mercredi 25 juin 2014

Mauvais Genre, Chloé Cruchaudet



Quatrième de couverture

Paul et Louise s'aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l'enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché dans une chambre d'hôtel. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d'identité. Désormais il se fera appeler Suzanne. 
Entre confusion des genres et traumatismes de guerre, le couple va alors connaître un destin hors norme. Inspiré de faits réels, Mauvais Genre est l'étonnante histoire de Louise et de son mari travesti qui se sont aimés et déchirés dans le Paris des Années folles.

Mon avis

Tout d'abord je dirais que les dessins sont originaux, j'aime bien ce genre de graphisme ça change un peu de tout ce qu'on voit d'habitude. Ils sont très aérés, ce que j'apprécie énormément également, ça permet de mettre chaque dessin, chaque case en avant. On a des nuances de gris très prononcées dans les illustrations. Il y a très peu de couleurs, quelques teintes de rose sur les visages ou encore des vêtements, pour mettre en avant un personnage au moment où il doit l'être. Concernant les dessins on a également des planches sur double page vraiment très belles qui donnent un ton particulier à l'oeuvre. 

Dès le début on ressent bien les mœurs de la société actuelle, les filles qui doivent être sous leurs beaux jours pour qu'un militaire les remarquent, pour trouver un homme, un mari correct. On le voit particulièrement dans les paroles des deux mères au début, ça montre d'entrée de jeu dans quel type de société nous sommes. On plante le décor. Les premières pages représentent un procès, le présent. Ce n'est que par la suite qu'on revient en arrière et qu'on découvre toute l'histoire qui se termine donc sur ce procès. Nous sommes en guerre, et l'horreur de la guerre est bien retranscrite, certaines illustrations sont parfois violentes mais cela décrit bien les pensées et les états d'âmes des soldats. 

Notre homme, Paul, est à la guerre, et décide de déserter. Durant toute l'oeuvre on découvre ce qui se passe pour lui après, les choix qu'il va faire et pourquoi il va les faire. C'est à ce moment qu'il décide de s'habiller comme une femme, pour passer inaperçue. La guerre finit un jour par s'achever mais le problème persiste : un déserteur ne peut pas revenir comme si de rien n'était.

Paul n'est pas raisonnable dans tout ce qu'il fait. Il n'est pas discret et ne cherche pas à se mêler à la foule, il se démarque. Suzanne, comme on l'appelle alors, ne se rend pas compte qu'elle se met non seulement en danger elle-même mais qu'elle met aussi en danger Louise, sa compagne. On peut considérer, je pense, que ce sont toutes les horreurs de la guerre qui justifie un tel comportement. Paul veut profiter de la vie parce qu'il a vu ses amis mourir et qu'il compense la chose en faisant des choses qu'il n'aurait sûrement jamais fait dans d'autres conditions. Se comporter comme une femme va complètement le changer, Il ne veut plus être un homme. Au début Louise est heureuse de retrouver son mari, elle se rend complice de la chose, mais cela finit vite par changer car ce n'est pas la même personne qu'elle retrouve.

Une chose en entraînant une autre, sans faire de spoil bien sûr, nous en arrivant donc à ce fameux procès qui est le dénouement dans toute cette histoire. Il a fallu faire un choix et le choix a été fait. Pour ma part je trouve que la fin est beaucoup trop énigmatique et peut-être un petit peu rapide. Je m'attendais à plus d'explications sur certaines choses mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier grandement cette oeuvre pour la qualité graphique mais aussi pour l'intrigue qui décrit ce que peut engendrer le traumatisme de la guerre.

LadyMisory

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